Dokument-Nr. 13807

Ukrainische Nationale Kosakenvereinigung: L'Ukraine et Le Mouvement Cosaque, vor dem 15. August 1924

Confidentiel
1° Les origines de ce Mouvement et le rôle qu'il joue actuellement.
La chute du gouvernement tsariste en 1917 avait permis aux organisations jusqu'alors travaillant secrètement pour la libération de l'Ukraine de manifester publiquement leur activité. La "Rada Centrale" avait surgit à Kiew devenant celle-là la forteresse des élements démocratiques et socialisants de l'Ukraine, lesquels cherchaient "un front unique" avec les courants analogues de la Russie du Nord. Simultanément, surgît à Bila Tserkow (en Kiovie) une organisation militaire nationaliste des "Cosaques libres", laquelle avait pris entre ses mains la défence de l'idée de l'indépendance alors délaissée par la Rada Centrale<, bercée par des illusions socialistes>.
Basée comme elle était sur des principes traditionaux, chers à notre peuple, principes d'une libre organisation militaire, la "Cosaquerie libre" s'est chargésollee de pousser la Rade Centrale (devenue vers ce moment-là une espèce de gouvernement provisoire de l'Ukraine) d'adopter et de sollenellement proclamer la complète séparation de l'Ukraine d'avec la Russie.
Ceci a eu lieu le 9 novembre 1917.
La Paix de Brest-Litowsk avait consacrée cet état des choses. Cependant ne cédant aux exigences des Cosaques qu'avec résistance <extrême> la Rada cherchait encore à continuer sa politique socialiste et anti-nationale même après la rentrée des troupes germano-autrichiennes en Ukraine (1918).
Cette situation avait logiquement abouti au coup d'état de mois d'avril 1918: appuyé par les Cosaques Libres Paylo Scoropadsky était devenu l'Hetman de l'Ukraine.
Les fautes politiques commises par Scoropadsky et par le Haut Commandement allemand en Ukraine, de même que le désarmement des troupes ukrainiens par l'ordre des autorités d'occupation, ont voué toute cette entreprise pleine des meilleures promesses au début, a un insuccès complet. La débâcle allemande de 1918 était aussi une débâcle temporaire pour les Cosaques libres.
Cependant, hardis par une longue lutte pour l'indépendance menée autrefois dans des circonstances bien autrement difficiles, les Cosaques n'ont point abandonné leur tâche, mais bien au contraire ils continuèrent combattre contre les bolchevistes qui s'emparaient maintenant de l'Ukraine
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désarmés <par ses amis>. Ces combats qui durèrent plus de trois ans ont révetu la forme d'une guerre partisane continuelle.
Notre organisations <tout> en s'accommodant aux circonstances nouvelles, a dû prendre un autre aspect, une autre forme. Des "Comites insurrectionnels" ont été organisés en maintes endroits de l'Ukraine; ces "Comités" dirigeaient les attaques contre les moscovito-bolcheviques. La lutte était âpre, la fortune de guerre souriait tantôt aux "insurgés" tantôt aux moscovites. Souvent le contact se perdait entre les Comités insurrectionnels, tantôt il se retrouvait de nouveau… Finalement, épuisées et abandonnées par tout le monde, et complètement manquant des munitions, nous étions nous aussi, forcés de cesser la lutte, nous qui à l'intérieur de la Russie étions les seuls qui osions de résister le bolchevisme à main armée.
Or, cessant notre lutte nous ne l'avons point cessée pour de bon. Nous ne sommes pas de ceux qui considèrent le Bolchevisme comme une hydre invincible, et nous sommes sûrs de triompher de lui finalement. La cessation de la lutte n'était pour nous que momentanée, et nous utilisons cette entre-acte pour reformer nos rangs et pour fortifier nos forces.
C'est avec ce but-là que dès 1921 nous avons organisé un centre à Munich, dont le but est de maintenir le contact entre notre mouvement en Ukraine et l'étranger capable de s'intéresser à notre lutte. Le manque de ce contact pendant les années 1918-1920 nous a valu notre défaite. L'étranger soutenait Denikine et Wrangel, ces généraux moscovites aussi hostiles à l'Ukraine et son peuple que les bolchevistes eux-mêmes.
Le Centre à Munich devait donc suppléer à cette lacune et de nous fournir ce contact avec l'étranger qui nous a manquer au cours des années précédentes. Plus tard d'autres tâches se sont jointes à celle-là, la primordiale. Ainsi, par exemple, nous nous sommes chargés de la publication de notre organe de propagande destiné aux populations rurales de l'Ukraine. Cet organe "Le Cosaque" parait régulièrement voilà bientôt depuis deux ans et est envoyé en Ukraine par nos voies sûres et secrètes. L'appauvrissement de l'Ukraine sous le régime bolcheviste nous a également imposé de tâches de nature financières. Dès lors nous étions obligés d'appeler régulièrement aux sentiments patriotiques de la nombreuse colonie ukrainienne de l'Amérique du Nord et du Sud, de même qu'aux éléments sympathisant avec nous parmi les étrangers à l'Ukraine.
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A l'aide de ce contact régulier que nous avons maintenu à travers les dernières quatre années entre notre centre de Munich et nos organisations en Ukraine nous avons réussi à coordonner l'activité de nos Comités insurrectionnels avec l'état général de la politique européenne, et, aussi d'amener plus d'ordre dans notre propre organisation en Ukraine même. Depuis 1922 nous avons reconnu la situation actuellement régnant en Europe comme peu propice à une insurrection générale anti-bolcheviste en Ukraine… Nous avons donc concentré toutes nos forces au perfectionnement de notre mécanisme intérieur. Ainsi, à l'heure qui est nous possédons en Ukraine un "Comité <insurrectionnel> Central", auxquels sont subordonnés les "Comités insurrectionnels provinciaux", auxquels à leur tour sont subordonnés les Comités de Districts ayant eux-mêmes des "Comités locaux" sous leur autorité. Nous avons nos propres hommes dans l'armée rouge et dans l'administration bolcheviste en Ukraine. Nous-mêmes, nous ne sommes qu'une émanation dûment légitimée et mandatée du "Comité Insurrectionnel Central" de l'Ukraine, au nom duquel et en contact direct avec lequel nous agissons. A l'heure qui est notre mot d'ordre est de s'abstenir des insurrections locales, sporadiques et partielles, qui nous ont tant coûtées dans le passé. Tout en consacrant tout notre temps au perfectionnement de notre organisation nous attendons le moment propice au point de vue intérieur russe et général européen, où une insurrection générale en Ukraine pourra effectivement avoir le succès matériel et moral. Ce moment nous le prévoyons être proche...
2. Les Cosaques e la Question de l'Eglise.
Le moment historique que traverse l'Ukraine est un de ces moments, où il ne s'agit guère uniquement des tels ou tels problèmes politiques ou économiques, mais bien c'est un moment où l'existence même de tout un peuple et de tout un pays se trouve être jetée sur la balance. Dans ces conditions, les questions d'ordre morale et religieux sont pour nous aujourd'hui des questions encore plus brûlantes que des questions d'ordre politiques.
Il s'agit pour nous de la réssurection d'un peuple, d'un peuple, qui eut une longe vie mouvementée et qui cherche aujourd'hui sa vraie vie nationale.
Comme "Cosaques", nous sommes, au point de vue militaire, sociale et
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politique, porteurs de la meilleure tradition ukrainienne. Le Cosaque en Ukraine est un homme libre - ayant le droit de porter les armes- ; au point de vue économique, c'est un petit propriétaire terrien; politiquement il est membre d'une nation centralisée et décentralisée en même temps. C'est la seule forme d'organisation étatique, laquelle tout en laissant champ libre à l'individualisme ukrainien, lui fournit en même temps un lien centralisateur.
Cette même tradition cosaque au point de vue religieux était souvent dépeint comme étant celle de la défense de l'Eglise orthodoxe. C'est la lutte pour Orthodoxie qui avait poussée l'Hetman Bogdan Chmielnicki à embrasser l'union avec la Moscovie et ainsi à poser les bases mêmes de l'Empire russe (Traité de Péréyaslav 1654). Cependant, l'examen plus minutieux des faits historiques nous mène à reconsidérer cette thèse quasi généralement acceptée (et laquelle en tout cas est fortement propagée par les Moscovites) et de la déclarer aujourd'hui comme totalement fallacieuse.
Si les Cosaques du temps de B. Chmielnicki luttaient pour Orthodoxie, ils luttaient pour une Orthodoxie ukrainienne, et non pour celle laquelle par la suite était soumise à l'Orthodoxie moscovite de St. Synode et laquelle nous est devenue odieuse. Si ces mêmes Cosaques luttaient contre l'Eglise Catholique ils luttaient contre les Polonais, qui s'étaient chargés de nous l'imposer. Ces mêmes Cosaques luttaient contre les Turcs pour "l'Eglise chrétienne" sans se soucier si elle était orthodoxe ou catholique et c'était sur cette base-là qu'ils traitaient plus d'une fois avec l'Empereur d'Autriche et le Duc de Venise.
La subordination forcée de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, laquelle, soit dit en passant, avait pas mal de contact avec Rome, dette subordination imposée par la force brutale de Moscou et de St Pétersbourg, avait détourné les yeux de beaucoup d'Ukrainiens de cette Eglise en les poussant tantôt vers le protestantisme ("Schtunda") tantôt vers l'athéisme. Pendant cette même époque l'Eglise Uniate Ukrainienne, surtout depuis qu'à sa tête se trouve un Chef aussi éclairé qu'est Mgr. A. Szeptycki, Archevèque de
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Léopol, avait gagnée aux yeux de notre peuple une auréole de l'Eglise vraiment nationale, nous séparant aussi bien de Moscou que de la Pollogne.
Laissant donc aux Eglises elles-mêmes et à leur Chefs de décider quand à la suprématie finale, numérique et morale d'une telle ou telle dénomination en Ukraine (cette décision nous la voyons venir comme résultat d'une émulation libre et loyale entre les Eglises <elles-mêmes)>, nous sommes néanmoins fermement décidés de restaurer à l'Eglise orthodoxe ukrainienne son autocéphalie traditionnelle vers laquelle tendent tous les meilleurs esprits de notre nation.
Nous sommes également décidés de restaurer à l'Eglise Catholique-grecque (Uniate) tous les droits et privilèges dont cette dernière jouissait en Ukraine avant l'esclavage russe-moscovite.
Déjà sous le régime de Scoropadsky notre organisation avait obligé l'Hetman de convoquer le Concile de l'Eglise orthodoxe de l'Ukraine, lequel concile avait solennellement proclamé la séparation de cette Eglise d'avec l'Eglise moscovite. Mgr Lipkowsky était élu Chef suprême de cette Eglise autocéphale… mais la recrudescence des influences moscovites sous forme bolcheviste cette fois-ci, avait momentanément mis fin à cette première tentative. Le germe semé n'a cependant pas péri et à l'heure qui est nous sommes en train de donner un nouvel élan à la propagande religieuse conçue dans ce sens afin de reprendre le fil de l'autocéphalisme orthodoxe ukrainien...
Une Ukraine nationale, cosaque séparée de Moscou non seulement par une frontière politique, mais aussi par une frontière religieuse, avec ses six et demis millions de Uniates, sera un Etat civilisateur de l'Orient européen.
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Empfohlene Zitierweise
Ukrainische Nationale Kosakenvereinigung, L'Ukraine et Le Mouvement Cosaque vom vor dem 15. August 1924, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 13807, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/13807. Letzter Zugriff am: 28.03.2024.
Online seit 18.09.2015.