Dokument-Nr. 16542
Perłowski, Jan
an [Gasparri, Pietro]
[Rom], 01. September 1925
Des informations, que je viens de recevoir de Varsovie, semblent indiquer que l'intervention de la Secrétairie d'Etat dans l'affaire de l'abbé Dmowski, condamné à mort par les autorités soviétiques, a eu des résultats favorables. L'abbé Dmowski vit encore. Je me permets donc de signaler à Votre bienveillante sollicitude une affaire analogue, celle de l'abbé Oussas, qui, enfermé depuis des mois dans une prison de Moscou, périra sans aucun doute possible, à moins d'être libéré prochainement.
L'abbé Oussas, condamné par un tribunal bolchéviste pour des prétendus délits contre les mœurs, accusation que même des notabilités russes et orthodoxes initiées à l'affaire, ont qualifiée de calomniatrice, se trouve depuis six semaines dans une infirmerie de prison, atteint de scorbut et s'attendant à une fin imminente. On lui a enlevé le crucifix qu'il a voulu garder auprès de lui et c'est avec peine qu'on l'a autorisé à conserver une croix en papier qu'il avait façonnée lui-même. Il semble qu'il n'est l'objet d'aucune brutalité particulière mais les médecins s'accordent qu'il passera bientôt si l'on ne parvient pas à le mettre en liberté.
50v
L'attitude de l'abbé
Oussas en prison est celle d'un ecclésiastique catholique exemplaire. Il considère sa mort
prochaine comme utile à la grande cause de l'Eglise. Malgré la noblesse de ce point de vue,
je crois, Monseigneur, que nous ne pouvons pas le partager.Veuillez agréer, Monseigneur, les assurances de ma haute considération.
(signé) J. Perlowski