Dokument-Nr. 2789

Färber, Otto: Exposé traitant de la participation des académiciens catholiques de l'univers à l'Internationale catholique. (Entente pratiques entre les nations.), vor dem 10. Oktober 1919

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Quel homme ne désire pas à se trouver dans des meilleures conditions sur terre? ... qui n´aimerait pas mieux l´union et la paix au lieu de cette tuerie sans fin, pleine de haine et surtout cette guerre fratricide; qui ne préférerait pas la résurrection et le vrai progrès à la destruction? la joie au lieu de pleurs, le bonheur reposant sur une forte moralité au lieu de cette satisfaction <incessante>1, sortie de la boue et de la mauvaise humeur.
Si nous avions le choix, tous certainement nous nous précipiterions vers ce pays où il y aurait la lumière au lieu des ténèbres, la jubilation au lieu des cris du désespoir!
Notre monde n´est-il pas foncièrement mauvais? L´humanité n´est-elle pas foncièrement malheureuse? Nostra culpa, nostra maxima culpa! Pourquoi accusons-nous Dieu? et non pas nous-mêmes?! Pourquoi avons-nous l´affront de nous étonner de l´ébranlement total des lois, après avoir transgressé des années entières les droits de Dieu et des hommes durant cette guerre cruelle, méprisant la voix du Souverain-Pontife? Allons-nous perdre un temps si précieux à discuter inutilement qui est le plus coupable? Est-ce que nous ne [sic] enfants de la même mère, nous allons donner à la Ste. Eglise et au monde entier ce spectacle déplorable? Laissons cela! Que les historiens se donnent cette peine, quant à nous, nous allons commencer à nous aimer!
Un système insensé nous a conduits à de déplorables résultats, nous avons tous pêché, songeons à cette chose: c´est de nous remettre au service de notre sainte religion. Elle a été
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méprisée, privée de ses droits et dans son action dans la vie publique, dans la politique tant intérieure comme extérieure, comme dans tous les autres points; c´est cela qui a causé notre malheur, et ce n´est qu´en donnant à la religion la place d´honneur que nous nous retirerons de notre misère actuelle.
Catholiques de l´univers entier, nous devons tous devenir des pierres pour le fondement d´un monde meilleur, des foyers vivants ayant pour dernier but de nos labeurs: D ieu!
Est-ce que nous n´avons pas tous pour unique centre: Dieu? Comment prendrions-nous des chemins contraires? Ne mangeons-nous pas tous de ce pain mystérieux et comment serions-nous envieux les uns des autres comme si nous n´avions pas un même père qui est Dieu et une mère qui est l´église; nous ne pouvons que nous ressembler ... et que doivent penser les païens et les juifs, les incrédules et les mécréants, si nous donnons de tels exemples?
Nous n´ignorons aucunement les difficultés que rencontrera l´Internationale catholique après une pareille guerre, mais nous ne voyons pas d´autre remède pour secourir la pauvre humanité, sinon un changement sérieux des esprits, une culture profonde, une vie de foi soignée portant des fruits durables pour notre sainte religion.
On ne doit pas oublier, et on ne peut pas assez revenir sur ce point que l´Internationaliste catholique ne cherche rien moins qu´un cosmopolitisme de mauvais goût et sans caractère à la façon des riches blasés ou des socialistes sans Dieu.
L´internationaliste catholique a pour but un nationalisme digne, libre de tout chauvinisme, un nationalisme qui met sa fierté à cultiver les bonnes qualités de son peuple et à corriger ou à faire disparaître ce qu´il y a de mal ou d´indigne. Le vrai nationalisme, digne de son nom, met toutes ses facultés, ses ten-
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dances et son savoir au service de Dieu et de son Eglise catholique, une et sainte, et il travaille de pair avec tous les autres habitants du monde qui ont le même but que lui. – Il est à faire remarquer que même pendant cette guerre le bien comme le sentiment catholique étaient restés bien vivants. Les catholiques ne se connaissant pas assez, manquant d´organisation et de justes informations furent abusés par les enfants des ténèbres, car ceux-ci sont plus prévoyants que les enfants de la lumière. Pour cela il s´agit de travailler et de voir plus loin, pour maintenir avec force, à l´extérieur comme à l´intérieur, la cause catholique. Les catholiques doivent se mettre corps et âme au service de leur sainte religion, qui doit être au-dessus de toutes choses de la terre. Plus d´actions! Cet appel doit retentir à tout cœur catholique. Ne laissez pas le monde entre les mains des infidèles et des juifs! Ayons plus d´esprit de devoir quand il s´agit de défendre les autres contre l´esprit du mal; attaquons le fermement, quand le devoir l´exige. Soyons des hommes d´action! C´est notre coopération, qu´il faut donner, basée sur cette ardeur vraiment catholique qui doit animer tout – il nous faut plus encore: des actions pleines de nos convictions. L´action catholique doit être notre œuvre capitale, non seulement pour le prêtre, mais pour le laïque, et parmi ceux-ci l´Académicien est appelé à être le représentant, le guide du peuple dans la mission du laïque.
Les idées exposées ici, fruits de ma captivité longue de plus de deux ans et demi m´ont fait arriver à cette conclusion que les Académiciens catholiques, et surtout les laïques parmi eux, doivent <sortir>2 davantage de leur passivité pour donner le bon exemple aux autres par un travail serré et d´ensemble sur une base pratique. Ils doivent se grouper comme une troupe d´élite autour du Pontife-Roi. Je pensais, jetant un regard sur les années passées, que le monde va son train
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quand même si nous ne bougeons pas; mais j´ai compris que ceci n´était compatible avec l´honneur des Académiciens, qui doivent donner leur tout et leur meilleur pour leurs saintes convictions.
Songeons que: Noblesse oblige!
Des expériences personnelles, faites avec des Russes catholiques et orthodoxes, des catholiques polonais, des Lithuaniens, des Hongrois et d´autres me donnèrent la persuasion que l´Internationale catholique loin d´être morte, est bien en vie ou pour en faire un autre tableau c´est un champ de morts attendant seulement qu´une voix retentisse semblable à un mugissement puissant qui rejoint les ossements pour les faire revivre. La fréquentation des membres de familles d´autres nations a été pour moi l´occasion de me défaire de mon orgueil <national>3 d´une part et de l´utopie de l´autre.
Quelque indispensable, même toute naturelle que nous semblait cette union mondiale des Académiciens, nous vîmes clairement qu´une organisation centrale était impossible et même pas tout désirable. Les pays, où la fondation et le fonctionnement des Unions d´Académiciens catholiques semblent être possibles et faisables, seraient les pays suivants: l´Amérique du Nord et du Sud, la Belgique, l´Allemagne, l´Angleterre, l´Autriche, la France et ses colonies, la Hollande, le Japon, l´Italie, le Luxembourg, la Pologne, le Portugal, la Suisse, l´Espagne, les Jugo-Slaves, les Tchecs et d´autres encore.
La fondation devrait s´effectuer de la manière suivante. Si des organisations d´Académiciens cath. sont déjà établies (comme p. e. en Allemagne et en Italie) ils devront en tout cas s´unir dans le pays respectif, se perfectionner et s´animer à cet esprit conciliant de charité chrétienne. En plus, il y a encore à donner des fins pratiques desquels nous reparlerons plus tard. On insistera près
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des directeurs et rédacteurs des revues d´Académiciens catholiques de ne se lasser jamais à répéter le mot d´ordre:
Union mâle et ferme comme cela convient à de vrais catholiques!
Dans les endroits où une organisation est déjà établie, une nouvelle serait inutile, mais il faut s´unir, s´affilier, se développer, se perfectionner et entrer en relation des [sic] associations d´autres pays. – Dans les pays, où il n´y a pas d´organisation d´Académiciens catholiques, on doit insister dès la fondation sur les relations amicales qui doivent exister entre tous les sièges de l´Internationale catholique. Comme premier but à atteindre, il faut obtenir des relations amicales et réciproques des Associations nationales d´académiciens catholiques, un nationalisme vrai et digne, main dans la main, par une confession courageuse du catholicisme. Les relations seront telles que tous les sièges Association d´Acad. cath. formeront comme un anneau d´une seule chaîne; tous les membres auront les mêmes droits… c´est bon, naturel, utile, mais non suffisant: Le travail exposant nos idées, ainsi que celui qui nous met en relation avec les autres doit avoir une base très pratique.
Voilà ce que nous en pensons: Il faut que les organisations d´Acad. cath. créent des organisations financières pour leur usage particulier. Cette organisation aura le devoir de protéger et de faire avancer les étudiants catholiques, les études cath. et l´influence cath. dans la vie publique.
Mais pour rapprocher 4 obtenir un rapprochement efficace de la jeunesse académique de tous les pays et pour cimenter plus fortement ces liaisons entre eux il est urgent, qu´un petit nombre d´Académiciens intelligents et plein d´entrain passent quelque temps
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dans un autre pays pour vivre en contact avec d´autres Acad.
Les études à l´étranger étaient jusqu´à présent pour le laïque surtout, un danger grand. Les idées catholiques et les religieuses y étaient exposées à de grandes tentations, conduisant à des chutes funestes. Cependant, rien n´est plus utile et plus désirables que des études faites à l´étranger pendant quelques semestres. Mais beaucoup de ceux qui avaient ce désir, vu leurs intérêts scientifiques ne voyaient aucune possibilité de faire de telles études à l´étranger. Il serait avantageux d´avoir l´occasion d´être logé convenablement et commodément – d´avoir des exercices religieux réglés et surtout des relations avec un autre peuple catholique et de pouvoir profiter de bien d´autres avantages que ces rapports entraînent avec eux. –
Tout cela, et plus encore cette maison de famille à l´étranger pour les Acad. cath. – (Voyez la brochure ci-jointe) fondée par une organisation déjà nommée plus loin à un endroit choisi à l´étranger sera comme un rempart pour la bonne intelligence des nations.
Ceci devrait se traduire extérieurement par des sculptures choisies c a. d. des inscriptions ayant aux maisons les armes du Pape et un pavoisement choisi à certaines occasions: les couleurs papales, celles de l´autre pays et les siennes propres.
Les Associations d´Acad. cath. auront dans leurs maisons la possibilité
- d´être porteurs de cette noble culture nationale,
- de se créer des relations dans des milieux catholiques du pays en question et de le connaître à fond sous tous les rapports,
- de faire des études précieuses,
- de puiser de nouvelles idées pour la cause catholique et même pour leur propre avenir, soit pour devenir eux-mêmes des pionniers de la religion catholique en choisissant des états comme médecin, médecin des missions, instituteur etc.
La maison de famille aura des chambres à la disposition des étudiants
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des deux nations, pour les Acad...[sic] anciens et pour les personnes de passage. Autant que possible, une chapelle devra s´y trouver et c´est pour cela que la présence d´un prêtre serait désirable.
En plus, il faut une salle assez vaste pour organiser des soirées scientifiques, pour des représentations musicales ou artistiques, pour des essais oratoires ou pour des fêtes, soit en langue maternelle ou en langue étrangère.
Une bibliothèque en deux langues complétera l´installation. En Allemagne, on travaille à de pareilles fondations. On vient de fonder une semblable organisation pour créer la maison de famille etc. (Katholische Liga für praktische akademische Kulturarbeit e. V.) C´est vers l´Est que nous portons surtout nos regards ayant pour ces pays des vues particulières.
Le travail serait bien simplifié si nous pouvions réussir, et cela bientôt, à fonder des entreprises semblables, surtout dans les pays si bien organisés comme l´Amérique et la Suisse.
Si le St. Siège voulait se charger de préparer les voies dans les pays déjà nommés et favoriser ainsi la fondation, l´organisation et l´orientation dans le sens indiqué, cela serait résoudre de la façon la plus pratique le problème de l´union mondiale des Académiciens; ainsi tout irait pour le mieux. On se tiendra au système: syndicat académi cien avec leur organisation fin ancière. (Il serait mieux, de n´avoir qu´une organisation fin. unique, si cependant autre chose se montrerait comme plus avantageux – je ne persisterai pas absolument sur mon idée exposée –)
Dans notre situation actuelle, les Américains, les Suisses et les Espagnoles seraient en état de construire de pareilles maisons de famille. A Munich, nous y verrons de suite la possibilité d´en commencer une.
Nous sommes malheureusement empêchés par suite de notre épuisement financier, de pouvoir nous mettre à l´œuvre si non à
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l ´Est. – Pour le reste nous attendons le secours de nos coreligionaires du Sud et de l´Ouest.
Il est impossible de faire pénétrer nos idées à travers le monde seulement par des mots, il faut travailler sur des bases solides et pratiques: La volonté de Dieu
L´autorisation de l´Eglise
La bénédiction des deux.
Rome, le siège apostolique, c´est bien le lieu par excellence pour lancer une pareille entreprise avec fruit à l´épiscopat et aux organisations de toutes les nations. Les laïques, au contraire, sont appelés à poursuivre ces inspirations. La jeunesse catholique du monde entier est suspendue avec une confiance illimitée aux lèvres du Pontif bien aimé, attendant de lui, comme du centre commun de l´Eglise, un mot de sa bouche, qui les remplirait tous d´une joie immense.
1Hds. eingefügt, vermutlich vom Verfasser.
2Hds. eingefügt, vermutlich vom Verfasser.
3Hds. eingefügt, vermutlich vom Verfasser.
4Masch. durchgestrichen.
Empfohlene Zitierweise
Färber, Otto, Exposé traitant de la participation des académiciens catholiques de l'univers à l'Internationale catholique. (Entente pratiques entre les nations.) vom vor dem 10. Oktober 1919, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 2789, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/2789. Letzter Zugriff am: 28.03.2024.
Online seit 04.06.2012.