L'enlèvement de milliers de jeunes gens et de jeunes filles la Semaine sainte et la semaine de Pâques de l'année 1916 n'a pas été une moindre peine pour le peuple de Tourcoing. Les premiers de ces jeunes gens et jeunes fille enlevés de chez eux entre 2 h. et 3 h. du matin, réunis dans une même salle d'usine, loin des jeux de leurs parents, y passèrent toute la journée et toute la nuit du Samedi Saint, les uns, entrainés par les soldats allemands, à danser, les autres en assez grand nombre à prier. Et à une demande que le curé avait faite de pouvoir aller leur dire la messe le matin de Pâques, en se chargeant des préparatifs nécessaires, réponse ne fut pas donnée. Une jeune fille renvoyée dans sa famille quelques mois après, pour raison de santé, ayant été demandée si elle avait dû passer comme tant d'autres par des formalités outrageantes pour sa pudeur, elle répondit affirmativement.
Les rapatriés des premiers jours de cette année 1918 ont conté des choses très douloureuses encore. Malades, vieillards, femmes et enfants furent entassés dans des wagons à bestiaux, sans feu, sans lumière, sur de la paille gelée qui avait servi aux chevaux de l'armée. Pendant 15 longues heures, il leur fut interdit de quitter le wagon, même pour les besoins les plus indispensables, et la plupart durent rester debout. Plusieurs enfants moururent en cours de route, plusieurs grandes personnes peu de temps après leur arrivé à Evian.
Au départ de Tourcoing, la Kommandatur avait annoncé que les voyageurs étaient autorisés à emporter leurs bijoux et objets précieux, mais lorsque le train fut arrivé en Belgique, un nouvel ordre enjoignit de livrer ces mêmes objets à un séquestre.
Empfohlene Zitierweise
Anlage vom vor dem 06. März 1918, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 5936, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/5936. Letzter Zugriff am: 22.12.2024.
Online seit 20.12.2011, letzte Änderung am 30.04.2012.