Dokument-Nr. 18845

Berg, Ludwig: Quatrième rapport sur la pastoration des émigrés russes à Berlin
(15 février 1926 - 15 février 1927). Berlin, 08. März 1927

I. Communications générales.
Toutes les Organisations des1 l'Oeuvre de la Pastoration des Russes mentionnées dans le troisième rapport se sont conservés au cours de l'année et leurs fonctions ont même été plus développées. Des conférances [sic] avec des représentants du clergé catholique ont eu lieu comme l'année précédante [sic]. De même que l'année passée de bons rapports ont été entretenus avec des différentes organisations tant catholiques qu'interconfessionnelles. La Préfecture de Police ainsi que les différents ministères se sont montrés prévenants dans tous les cas qui s'étaient présentés au cours de l'année.
Les Organisations russes ont régulièrement envoyé au sousigné [sic] des invitations pour toutes leurs fonctions officielles ; pour la plupart ces invitations ont pu être acceptées.
Le Personnel de l'Organisation se compose de deux secrétaires russes, l'une s'occupe des travaux du bureau, l'autre des travaux extérieurs (visites, soignement de malades) ; en cas de nécessité d'autres volontaires se trouvent à disposition.
Visites au bureau: au cours de l'année 1760 personnes se sont présentées au bureau, donc en moyenne par jour 5 personnes. Les noms des visiteurs ont été régulièrement enregistrés.
Expéditions postales: il a été expédié du bureau 3350 lettres, dont 446 pour l'étranger, en moyenne 10 lettres par jour. Les copies des lettres ont aussi été enregistrées.
Outre les lettres furent expédiés 4700 imprimés, environ 14 par jour.
A mentionner est aussi l' expédition de 16.000 exemplaires de la brochure 'L'Église catholique-romaine et les Orthodoxes Russes'.
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En tout ce furent donc 24.050 expéditions postales.
La Cartothèque du bureau compte 1160 cartes séparées contenant des détails sur les Russes et leurs familles habitant Berlin.
II. Les finances de l'Organisation.
Avoir:
1. Don de Sa Sainteté le Pape Pie XI. 1.000 Marcs
2. Dons annuaires de l'épiscopat allemand
pour l'année 1926
1.395 Marcs
3. Gain de l'expédition de la brochure
L'Église cath. Romaine et les Russes
orthodoxes"
2.684 Marcs
Sa 5.079 Marcs
Outre les sommes citées est à mentionner
aussi un don du Ministère des Afaires [sic]
Intérieures, mais qui ne peut être employé
que pour les Russes d'origine allemande
3.000 Marcs
Dépenses:
1. Salaires des deux secrétaires (175 et 100 marcs) 3.300 Marcs
2. Dépenses du bureau (environ 30 M. par mois) 360 Marcs
3. Achat d'une machine à écrire 198 Marcs
4. Dépenses en frais postaux etc. (environ 40 M. par mois) 460 Marcs
Sa 4.33 <1>82 Marcs
La nécessité et la misère des familles russes, surtout de celles chargées de plusieurs enfants, est presque indescriptible. Les dépenses nécessaires pour les oeuvres de charité ont été faits des dons reçus de personnes privées, pour la plupart des connaissances du soussigné.
De cette manière ont été achetés pour les nécessiteux des produits de vivres, les malades ont reçu des subsides, les finances scolaires et les frais de voyage pour les enfants russes partant pour les écoles dans de différentes villes de l'Allemagne ont été payées, des subsides pécuniaires ont été donnés aux nécessiteux, entre autre pour payer les loyers échus. A mentionner sont aussi 600 marcs payés pour les deux étudiants de théologie Kusmin-Karawajeff au Collège Grec à Rome et le Dr. Artemieff au Collegium Canisianum à Innsbruck.
Le bureau de l'organisation est mis gratuitement à disposition par le sousigné et se trouve dans l'appartement de ce dernier (salon et chambre à coucher) que celui-ci habite dans l'orphelinat catholique "Maria Schutz". Ce placement du bureau a été choisi par égard envers les Russes habitant en grande partie ce quartier de ville.
Les frais d'édition et d'expédition du livre "L'Eglise cath.-rom. et les Russes orthodoxes" amontèrent [sic] en tout à 4050 marcs. L'expédition du livret apporta 6750 marcs. Le gain de 2.684 marcs fut employé pour les oeuvres de charité.
Tous les frais pour l'édition du livre "Nouvelles voies religieuses de l'esprit russe" ont été pris par le sousigné á son compte
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personnel, l'éditeur ne pouvant pas compter que les émigrés russes appauvris ou que les étrangers achètent le livre malgré tout l'intérêt qu'ils y apportent.
Pour l'édition de l'annuaire Ex Oriente (cfr. IV. 5.) le sousigné avait dû par rapport à la position difficile générale des imprimeurs mettre à la disposition 1.000 marcs de ses propres moyens.
III. Oeuvres de charité.1/. La distribution de dîners gratuits fut poursuivie en 1926/7 tout comme l'année précédante [sic]. Les repas furent tantôt emportés des hôpitaux catholiques par les familles russes, tantôt consommés dans les dites institutions catholiques même.
Des habits et du linge usagés ou même nouveaux furent distribués par l'ouvroir russe et à 68 familles par le bureau.
Dans plusieurs cas il fut obtenu que les "Commissions du bien publique" (organisations communales) prirent à leur compte le payement du loyer des familles russes au cours de plusieurs mois.
2/. Les malades russes nécessiteux furent régulièrement soignés par la secrétaire de charité. La soeur occupant ce poste avait travaillé comme3 durant quatre ans comme soeur de charité dans un hôpital en Russie et a fait son examen d' assistant<c>e4 à la "Charité" de Berlin.
Les cas de soignements réguliers des malades amontent à 95.
Dans plusieurs cas on a pu installer les malades dans les hôpitaux et les sanatoriums catholiques à des prix très réduits.
Plusieurs enfantef5 enfants faibles ont été envoyé à la campagne.
3/. L'ouvroir russe (couture, broderies etc.) fondé au commencement de 1926 et dirigé par les S. S. Carmélites D. C. J. s'est bien développé. Les revenues de 1926 amontèrent à 1533 marcs qui furent aussi dépensés (en salaires etc.). Les S. S. Carmélites ont mis gratuitement à disposition trois chambres et cinq machines à coudre. Les dames russes y travaillant reçoivent à midi une bonne soupe et vers 4 h. du thé. Les dimanches l'ouvroir a servi de lieu de récréation pour les émigrés russes. Le choeur russe y avait aussi ses répétitions. A l'occasion d'une petite fête le 18 avril 1926 l'ouvroir eu l'honneur de recevoir la visite de Magr. Lichtenberg, prélat et curé de la paroisse, et de S. G. Tychon, évêque orthodoxe de Berlin.
4/. Au cours de l'année (le 14 mars et le 3 octobre) le choeur russe avait donné deux concerts dans la grande salle du parlement prussien. Ce choeur se compose de 50 membres, dont cinq catholiques, les autres orthodoxes ou protestants. Les répétitions du choeur avaient eu lieu d'abord dans la salle paroissiale du dôme catholique de Berlin et ensuite dans la dite6 le dit ouvroir russe. 5/. Les familles russes ainsi que les détendus dans les prisons de Berlin (Moabit, Plötzsensee [sic], Barnimstrasse) furent régulièrement visités. Une attention spéciale fut exigée par les baraques de la g<G>énéral7-Papestrasse, où en 1926 aux Russes y habitant déjà furent encore joints les Russes, qui jusqu'alors avaient été au camp des réfugiés à Wunsdorf. Le camp même fur fermé.
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6/. Cinq mariages ont pu être réglés au sens religieux.
7/. Presque quotidiennement les occasions se présentent d'intermédier entre les Russes et les différentes organisations gouvernementales, pour la plupart pour des causes suivantes: obtentions de passeports, des permis de séjours, revoquement des ordres d'expulsion, baisse des frais officiels etc. Dans presque tout les cas les désirs des solliciteurs ont pu être satisfaits, souvent après de pourparlers personnels auprès de hautes instances. Presque chaque semaine, pour la plupart selon les demandes des différentes paroisses et institutions, des traductions des documents russes en allemand ont été faites au bureaux.
8/. Éducation et instructions des enfants. Le nombre des enfants placés jusqu'à présent dans les orphelinats, pensionnats et couvents catholiques amonte à 104 enfants. 42 de ses enfants ne séjournèrent qu'un court temps dans les maisons citées, leur retour étant rendu possible par l'amélioration de la situation financière de la famille, dans d'autres cas aussi les élèves d'un âge déjà avancé n'ont pu rester dans les institutions qui les avaient reçu à cause des connaissances insuffisantes. Des autres 62 enfants ils se trouvent à Berlin 26 enfants, notamment au S. Josephsheim (Pappelallee 61), St. Katharinenstift (Greifswalderstrasse 18) et le Ste Marienstift (Ackerstrasse 117).
36 enfants suivent l'enseignement secondaire et supérieur dans les écoles hors de Berlin, notamment chez les
P. P. Capucine à Bocholt en Westphalie 2 élèves
P. P. Capucine à Regensburg 1 élèves
Soeurs l'Enfant Jésus à Düsseldorf 1 élèves
Soeurs du Précieux Sang à Sittard 2 élèves
Soeurs Institutrices de N. D. à Beuthen 2 élèves
Soeurs Institutrices de N. D. à Glatz 1 élèves
Soeurs Institutrices de N. D. à Oppeln 1 élèves
Soeurs Institutrices de N. D. à Leobschütz 2 élèves
Ursulines à Breslau 1 élèves
Ursulines à Erfurt 2 élèves
Ursulines à Haselünne 5 élèves
Ursulines à Carlowitz 3 élèves
Ursulines à Werl 2 élèves
Souers Institutrices à Eeecloo/Belgique 2 élèves
Un garçon russe habite le St. Marienstift
à Berlin et suit les cours à l'école de la
Société Académique Russe
1 élèves
Un autre élève russe a été admis sur les prières
du soussigné au convict des P. P. Pallotins à Braunsberg
1 élèves
36 élèves
Par l'intermédiaire de S. G. Msgr. O'Rourke, évêque de Danzig, 9 élèves russes ont été re8 admis au monastère des P. P. Palotins à Braunsberg.
Les communications des différentes monastères sur la conduite et les études des élèves russes sont en général sitais9 satisfaisants, de quelques-uns même excellents.
Dix de ces enfants se sont déjà convertis au catholicisme avec la permission des parents.
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9/. Etudiants d'Universités. Trois étudiants russes, installés de par l'Organisation de Berlin au Collège Grec à Rome, au Collegium Canisianum à Innsbruck et au Collège des P. P. Capucins à Bocholt e/W. se préparent à la Ste prêtrise.
Les rapports avec les étudiants russes de Berlin sont entretenus tout comme auparavant. Il est vraiment digne d'admiration comme ces jeunes russes poursuivent leurs études en partie avec d'excellents résultats tout en ayant d'énormes difficultés à soudre pour leur existence.
IV. Conférences et travaux litéraires [sic].
1/. Des conférences ont été tenues sur des thèmes comme ''La Russie'', ''Les Russes en émigration'' et ''Les essais de l'Union'' dans beaucoup des églises et des sociétés de Berlin, ainsi que dans des différents couvents hors de Berlin afin de faire accepter des enfants russes par ces derniers.
Des consultationsf10 fréquentes eurent lieu avec des professeurs russes tenant des conférences à lS11 l'Institut Scientifique Russe de Berlin. Selon le désir exprimé par ces derniers, du matériel imprimé fut souvent mis à leur disposition.
2/. Les journaux catholiques importants de l'Allemagne reçoivent régulièrement des articles informatifs. Plusieurs de ces journaux ont régulièrement envoyé un petit honoraire pour les dites informations.
3/. La brochure "L'Église catholique et les Russes orthodoxes" a été imprimée en langues allemande et russe. Dans le délai de quelques mois la brochure parut en 4 éditions, en 18.000 exemplaires. Afin der12 vivifier l'intérêt du clergé catholique de l'Allemagne pour l'Oue<eu>vre13 de l'Union un exemplaire de la dite brochure fut envoyé gratuitement à toutes les paroisses de l'Allemagne.
Agréables à recevoir ont été les témoignages d'intérêt de la part du clergé, ainsi que les dons volontaires (en tout 6.750 marcs).
4/. Le livre "Nouvelles voies religieuses de l'esprit russe" (220 pages) fût édité en langue russe au nombre de 1.500 exemplaires. Il est distribué gratuitement aux personnes et aux organisations intéressées en Allemagne ainsi qu'à l'étranger.
5/. Un annuaire "Ex Oriente", contenant des articles des écrivains orthodoxes, uniates et catholiques en langue russe, française et allemande paraîtra prochainement. Les articles y contenus traitent principalement les problèmes religieux et philosophiques de l'Orient de14 et de l'Occident. Les prêtres catholiques ayant fait de dons considérables au profit de l'Oeuvre de Pastoration des Russes à Berlin recevront gratuitement les livres cités sous 4/ et 5/.
6/. Edition d'un journal chaldéen. Le peuple chaldéen comptait avant la guerre mondiale 6 grandes tribus de 20 mille membres chacune; outre ces tribus principales, unies, près de 200 mille Chaldéens vivaient dispersés en Mésopotamie, en Perse et en Égypte. Une
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part de ce peuple se compose de Nestoriens, mais la part principale est unie à Rome (rite chaldéo-assyrien). En 1918 la plus grande partie de ce peuple fut massacré ou bannie de la terre natale par les Turcs et les Perses (musulmans). Ces émigrés dispersés actuellement dans toutes les parties du monde manquent de toutes relations entre soi. Un journal chaldéen, que le parti nestorien avait édité en Amérique n'existe plus depuis peu.
Conformément aux souhaits des émigrés chaldéens à Berlin, le sousigné vient de conclure les préliminaires pour l'édition d'un journal catholique en langue chaldéenne. La rédaction du journal se fera à Berlin, la pression dans la typographie polyglotte de W. Drugulin à Leipzig. Les sommes nécessaires pour les re15 premiers numéraux du journal seront versées par le Prince Cambar de Varda, ayant des parents bien situés en Amérique du Nord. Le premier rédacteur du journal sera le prince Malik de Tschara (âgé de trente ans) qui est sur le point de faire à Berlin ses examens de docteur en médecine. Le prince Malik de Tschara est le neveu du P. Lazariste Bedjan, bien connu par ses travaux littéraires chaldécens16. Né d'une famille chaldéenne en Perse il entra à Paris dans la Congrégation des P. P. Lazaristes et travailla pendant 19 ans comme missionnaire dans sa patrie.
Il est pensé d'ériger des filiales de ce journal à Chicago, à Cordova (Argentine), Urmia, Marseille, Constantinople, Athènes, Côte de Malabar, Bagdad et Mossul – localités habitées par de nombres considérables de Chaldéens.
Le journal paraîtra d'abord tous les 15 jours et se composera de 4 pages, trois en langue chaldéenne et une en anglais. Il est pensé aussi de joindre au journal de temps en temps des annexes différentes.
Il est à relever que cette édition ne tombera nullement à la charge de l'Oeuvre de la Pastoration des Russes à Berlin.
7/. Encourageante pour la poursuite des travaux littéraires mentionnés est, entre autres, une lettre que le soussigné a reçu de Msgr. Chaptal, évêque auxiliaire, chargé de la Pastorisation des Russes à Paris. Msgr. Chaptal écrit entre autre:
''… Les Protestants américains continuent à éditer beaucoup d'ouvrages russes et beaucoup de traductions en russe qu'ils mettent à la disposition des intelectuels [sic] émigrés. Il y a là un danger pour la foi de ces Orthodoxes et il serait bien à désirer qu'une oeuvre catholique disposant de fonds suffisants puisse à son tour imprimer des ouvrages russes en quantité suffisante et mettre à la disposition des lecteurs slaves des livres pouvant favoriser l'Union des Églises ...''
A une autre occasion Msgr. Chaptal avait écrit au soussigné qu'il n'a pas de moyens suffisants à sa disposition pour ces travaux littéraires et vait [sic] demandé de financer si possible l'édition d'un livre russe. Msgr. Chaptal vait aussi donner son autorisation de faire la traduction de quelques-uns de ses écrits français, qui seront imprimés dans l'annuaire Ex Oriente.
V. Essais de l'Union.
1/. Toutes les ouvres déjà cités, travaux de charité, conférances [sic], ouvrages littéraires, l'envoi régulier de Journal Catholique
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de Dimanche et de la litérature [sic] catholique à des Russes intéressés, invitations aux conférences de la Société Académique Catholique et aux fonctions religieuses, entre autres à la fête de l'anniversaire du couronnement de S. S. le Pape, ont eu pour but de principal d'être propices à l'Union. On peut dire que parmi les Orthodoxes une orientation bienveillante pour l'Église Catholique se forme de plus en plus; il va sans dire qu'il existe en même temps un parti fortement opposé.
2/. Du 25 au 27 juin 1926 un triduum a été tenu à Berlin pour les Ucrainiens uniates par le P. Theodose Haluscinskyj O. S. Bas. M. Dimanche le 27 juin, la liturgie fut célébrée selon le rite uniate dans la chapelle de l'orphelinat catholique ''Maria-Schutz''. 70 personnes y avaient été présentes. Une fonction de caractère civile dans la salle paroissiale de St. Mathieu fut visitée par 80 Ucrainiens environ, uniates ainsi qu'orthodoxes.
3/. Les préparations préliminaires furent conclues pour la nomination d'un prêtre ucrainien uniate à Berlin qui aura pour devoir la pastorisation des Ucraini17 Ucrainiens à Berlin et en Silésie (ca 2000), à Königsberg (ca 1000), et à Hambourg et Bremen (ca 1000). L'arrivée de ce prêtre est attendu prochainement. Un logement ainsi que la pension gratuite lui sont assurés dans un monastère de Berlin.
4/. Il avait été pensé de faire tenir aussi un triduum pour les Géorgiens, en grande partie orthodoxes, habitant Berlin par le Rev. Abbé Sio Bathmanschwili, habitant actuellement le monastère de St. Gabriel à Mödling près de Vienne. La réalisation de ce projet a dû être ajournée à cause du manque de moyens pécuniaires.
5/. L'évêque orthodoxe Innocent, chef de l'ancien secte russe des Starovery avait demandé par le général Wolkoff de lui envoyer de la litérature concernant l'Union des Églises. Le général Wolkoff, chef de la dite secte à Berlin a souvent eu avec le sousig18 soussigné de longues conversations au sujet de l'Union.
6/. Le 11 décembre 1926 le soussigné eut une conversation de ¾ d'heure avec Msgr. Germanos, métropolite de Thyatheira, représentant du patriarche de Constantinople. Un rapport avait été en son temps présenté aux autorités ecclésiastiques.
La veille de cette entrevue le métropolite avait parlé au cours d'une conférence à l'Université de Berlin d'une manière très rebutante de Rome et de l'Église Catholique. Au cours de la conversation il se montra par contre très bienveillant malgré que les principes catholiques y furent clairement et précisément définis.
Les principaux points de la conversation peuvent être formulés comme suit:
a). Orthodoxie. Le métropolite assura qu'au cours de leurs travaux avec les Protestants ayant pour but l'Union ni lui ni aucun des évêques orthodoxes ne songe même pas à faire quelques concessions que ce soit de leur position principielle [sic] en ce qui concerne les doctrines de la foi en la divinité de la foi et de la morale. La Ste Écriture comme livre divin, la foi en la divinité de Jésus-Christ, les sept sacrements et les sept premiers conciles – sont pour eux saints et indiscutables.
b). Protestantisme. Le métropolite dit de sentir de plus en plus qu'une union intérieure avec les Protestants contient des difficultés in-
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surmontables. Car du côté de ces derniers on ne peut s'attendre ni à une compréhension ni à des concession [sic] dans les importants points cités plus haut. Les jours derniers, passés à Berlin, il a pu s'en persuader à nouveau.
Le métropolite mentionna aussi, d'avoir exprimé avec toute fermeté et résolution son opinion citée ci-dessus aux représentants orthodoxes à la conférence préparative [sic] de Genève ainsi qu'au Concile de Stockholm. Il se dit résolu de soutenir ce point de vue aussi à la Réunion prochaine à Lausanne.
c). Position prise vis-à-vis de l'Église romaine. Selon l'opinion du métropolite il n'est pas possible de reconnaître Rome avec toutes ses éxigeances actuelles. Le métropolite est d'avis que l'Église des premiers siècles était une ''Église synodale'' avec l'Institution divine de l'épiscopat et du clergé. Peut-être, dit-il, pourrait-on arriver à l'admission du primatus honoris, de même que cela a été au cours des premiers siècles, mais une intervention du Pape dans les affaires intérieurs des Églises orthodoxes et la reconnaissance de l'infaillibilité seraient pour lui et pour les Églises orthodoxes autant des impossibilités intérieurs.
d). Le but du métropolite. Au cours de ses travaux unitaristes le métropolite essaye avant tout de former les Églises orthodoxes autocéphales en une puissance unie et imposante. Ici, tout comme déjà dit plus haut, l'avis du métropolite est que les affaires intérieures des différentes Églises sont à être réglées privatement [sic] et indépendamment l'une de l'autre. Une Union de ce genre ne pourrait constituer qu'une instance supérieure, qui jouirait de la représentation extérieure et constituerait pour le cas de diversités d'opinions ou de malentendus une instance judiciaire.
7/. Du 7 juillet jusqu'au 7 août le soussigné avait fait un voyage d'études privé chez les Orthodoxes de la Jugoslavie et de la Bulgarie. Un rapport détaillé relatant de ce voyage a aussi été en son temps présenté aux autorités ecclésiastiques. Le soussigné avait partout été reçu avec grande bienveillance, chez les catholiques ainsi que spécialement chez les Orthodoxes suivants:
à Belgrade (Serbie): le métropolite russe Antonius.
Mr. Bratislav Marinkowitz, secrétaire du patriarche serbe.
Le patriarche serbe lui-même était absent.
À Carlowtzi [sic] (Serbie): l'évêque Maximilien Haijdin, Représentant du patriarche serbe;
l'archimandrite Prof. Dr. Vincent Wujic, recteur de théologie et directeur du séminaire.
Dr. Jabtschitz, Professeur de Théologie à la faculté de Belgrade, ancien prêtre de l'église russe à Dresde.
À Szabac (Serbie): l'évêque Michael, ancien prêtre de l'église serbe de Kiew.
le [sic] curé orthodoxe Proschitz, Dr. Masurin, médecin en chef, ancien consul général de Serbie à Moscou.
À Sophia (Bulgarie): le métropolite Stéphan, Dr. Nicolas Gloubokhovsky, ancien professeur à l'Académie de Petersbourg.
Georges de Chavelsky, ancien aumônier général des églises de l'Armée et Marine russe.
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Au Monastère de Rila: l'archimandrite Cyrille, ancien évêque orthodoxe de Deber et de la Macedoine19 Macédonie [sic] et l'archimadrite [sic] Eugène, ancien évêque orthodoxe de la Macédonie, de Thrace et de Constantiniple [sic].
Les relations commencées lors de ce voyage n'ont pas été interrompues après le retour du soussigné à Berlin. Des lettres ainsi que des livres furent échangés, entre20 aussi avec les évêques orthodoxes cités.
Une correspondance spécialement active avait été entretenus avec l'étudiant de théologie Stojo Popoff; ce dernier avait aussi souvent demandé de lui envoyer de la litérature nouvelle. Dans sa dernière lettre (du 19 november [sic] 1926) Stojo Popoff communiqua qu'il est sur le point de s'unir à l'Église Catholique et qu'il est occupé momentanément par la composition d'un livre intitulé "Les forces du Catholicisme ou pourquoi je suis devenu catholique?"
8/. Le nombre de personnes converties au catholicisme dans ces21 ce dernier temps-ci comporte 18. Entre autres Mme d'Adlerberg, dont le mari avait été attaché à l'Ambassade Russe en Angleterre, Dr. med. Efimoff, fils d'un prêtre orthodoxe, et l'ancien officier russe de Schönfeldt.
9/. Pour but de propager et de développer l'Oeuvre de l'Union dans les différents pays, plusieurs organisations ou sociétés de prières ont été introduites, ainsi p. ex. ''Catholica Unio'' (P. Augustin de Galen O. S. B.), ''Opus S. S. Cyrilli et Methodii'', Society of St. John Chrysostom'', ''Société de prières pour la conversion de l'Orient''.
Le soussigné serait très reconnaissant de recevoir des instructions précises de la part de l'autorité ecclésiastique au sujet de l'introduction d'une pareille société en Allemagne.
VI. Les difficultés de Berlin.
Au Concile orthodoxe ayant eu lieu en juillet 1926 à Carlowtzi (près de Belgrade) – concile composé de 28
évêques orthodoxes – les différences antre [sic] ces derniers se manifestèrent si vivement que le métropolite Elogius (Paris) avec le métropolite Platon (Amérique) quittèrent l'assemblée dès le second jour. Les deux métropolites se refusèrent de reconnaître la compétence de ce concile. Les autres évêques restés à Carlowtzi continuèrent de siéger sous la présidence du métropolite Antonius. Dans leurs efforts de préciser leurs différences ils nommèrent l'évêque orthodoxe de Berlin Tychon, jusqu'alors évêque suffragant du métropolite Eulogius de Paris, évêque autonome de toute l'Allemagne.
Cette division ne se passa pas sans suites à Berlin. Les journaux russes de Paris et de Berlin donnèrent de détails attristantes de cette scission et publièrent les bans de suspension mutuels. Le tout provoqua une situation très pénible et causa des railleries des représentants des autres confessions, surtout du gouvernement soviétique.
Les différences qui se produisirent à Berlin ne diminuent aucunement; même l'arrivée du métropolite Eulogius à Berlin, qui y tint vers la fin de décembre une petite synode locale ensemble avec 8 prêtres orthodoxes de l'Allemagne ne fit qu'empirer la situation.
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Après la dite division de l'épiscopat orthodoxe à l'étranger la paroisse orthodoxe de Berlin <se divisa>22 à son tour. Actuellement il existe à Berlin trois églises orthodoxes, notamment:
1. le parti de l'évêque Tychon qui retint en sa possession l'ancien chapelle russe de Nachodstrasse 10 et qui se mit sous la direction du métropolite Antonius en Serbie.
2. le parti de l'archiprêtre Prosoroff et du prêtre Savitzky, jusqu'à la division adjoints de l'évêque Tychon, qui s'érigèrent une nouvelle chapelle (Hardenbergstrasse 19) et ossurèrent sic leur fidélité à leur ancien évêque le métropolite Eulogius de Paris.
3. la troisième église orthodoxe de Berlin est celle du prêtre Wladimir Snosko, représentent officiel de la nouvelle ''Église Synodale'' de Moscou et de l'Ukraine. L'Ambassade soviétique de Berlin l'a reconnu comme prêtre seul compétent pour tous les Orthodoxes se trouvant en Allemagne et l'a communiqué par la note verbale du 9 juillet 1926 à toutes les instances officielles du Gouvernement de l'Allemagne et de l'Église. Le dit prêtre a installé sa chapelle dans la Kurfürstenstrasse 76 et y tient ses services religieux pour les Russes et les Ukrainiens après avoir reçu du représentant soviétique les parements et l'inventaire entier de l'ancienne Église de l'Ambassade impériale russe de Berlin.
L'Oeuvre de la Pastorisation des Russes à Berlin n'a pas jusqu'à présent eu de difficultés officielles quelconques avec ses différents partis religieux. Le sousigné reçoit souvent chez lui lesr23 les représentants de ces trois partis, aussi les prêtres.
Annexe au quatrième rapport sur la Pastorisation des Émigrés russes à Berlin.
Comme exemple de la bienveillance des rapports mutuels du soussigné et des différents partis religieux de Berlin on peut citer les faits suivants:
1/. l'École de la Société Académique Russe à Berlin avait invité le soussigné le 20 février 1927 pour la cérémonie de bénédiction de la nouvelle maison de l'École, récemment occupé.
La cérémonie de bénédiction fut tenue par les prêtres Prosoroff et Savitzky . Le journal russe de Berlin ''Rul'' publia le 26. Février la communication suivante: ''Le Comité pédagogique de l'École de la Société Académique Russe remercie chaleureusement toutes les personnes et tous les représentants des différentes organisations qui honorèrent la fête par leur présence.
Le comité pédagogique exprime surtout sa reconnaissance aux représentants de la Société des Nations, du Magistrat de Berlin ainsi qu'à Mr. le Professeur Berg, qui par son discours sur l'école russe comme gardienne de la culture russe avait profondément émus les coeurs".
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2/. Le soir du même jour le parti de l'évêque Tychon avait un concert de bienfaisance dans la salle du parlement prussien, qui [leoi]24 lui fut mis à disposition après la demande du soussigné.
Au concert même l'évêque Tychon demanda le soussigné de prendre place entre lui et un prêtre orthodoxe présent, après avoir échangé avec lui le baiser de paix habituel dans l'Église orthodoxe.
3/. Le 6 mars 1927 ce fut le parti du prêtre Prosoroff qui donna un concert de bienfaisance dans lam25 la même salle du parlement prussien. L'emploi de cette salle leur fut aussi rendu possible par l'intermédiaire du soussigné.
A ce concert comme au précédent le soussigné fut salué de la même manière déjà cité plus haut et a eu de même la place d'honneur a côté du prêtre Prosoroff.
Louis Berg
amtlich beauftragt mit der Russen-Fürsorge
O. A. M. D. G.
1Hds. vermutlich vom Verfasser gestrichen.
2Hds. vermutlich vom Verfasser gestrichen und eingefügt.
3Masc. gestrichen.
4Hds. vom Verfasser gestrichen und eingefügt.
5Masch. gestrichen.
6Masch. gestrichen.
7Hds. vom Verfasser gestrichen und eingefügt.
8Masch. gestrichen.
9Masch. gestrichen.
10Masch. gestrichen.
11Masch. gestrichen.
12Masch. gestrichen.
13Hds. vermutlich von Verfasser gestrichen und eingefügt.
14Masch. gestrichen.
15Masch. gestrichen.
16Hds. vermutlich vom Verfasser gestrichen.
17Masch. gestrichen.
18Masch. gestrichen.
19Masch. gestrichen.
20Hds. vermutlich vom Verfasser gestrichen.
21Masch. gestrichen.
22Hds. vermutlich vom Verfasser eingefügt.
23Masch. gestrichen.
24Masch. gestrichen.
25Masch. gestrichen.
Empfohlene Zitierweise
Berg, Ludwig, Quatrième rapport sur la pastoration des émigrés russes à Berlin(15 février 1926-15 février 1927), Berlin vom 08. März 1927, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 18845, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/18845. Letzter Zugriff am: 27.12.2024.
Online seit 25.02.2019.