Dokument-Nr. 2674

Locatelli, Achille: Considérations sur les voies & moyens pour secourir les soldats italiens prisonniers détenus en Belgique. Par l'Autorité Militaire Allemande.1. [Brüssel], vor dem 25. Mai 1918

A. Envois d'espèces aux Prisonniers, soit par le Gouvernement Italien ou des dons particuliers.
Cette façon de procéder est à rejeter immédiatement pour les raisons suivantes :
1°) la différence sera grande entre l'argent envoyé en lires & l'argent touché en réalité, soit en Francs, soit en Marks avec cours forcé de Fr. 1.25 pour un Mark.
2°) cet argent ne peut être employé par les prisonniers attendue que, dans les camps de travail installes en Belgique, ou dans les lazarets ou hôpitaux, il n'existe pas de cantine où ces malheureux pourraient acheter des produits nutritifs servant à leur alimentation très défectueuse.
3° en admettant même que l'on puisse envoyer de l'argent d'Italie, il est plus que certain que les autorités allemandes ne permettraient pas la remise des fonds aux soldats prisonniers.
4°) Admettant toujours que l'on puisse arriver à faire parvenir en Belgique de l'argent pour secourir ces malheureux, écartant la perte de change (une banque ou un groupe de banques Belges ouvrant un crédit au Gouvernement Italien remboursable âpres la guerre, avec un taux très minime d'intérêts), il faudrait que cet argent soit converti en denrées alimentaires de toute première nécessité, aux prix où celles-ci se trouvent actuellement en Belgique :
Viande Frcs 25. - le K°. 2° choix; Œufs Fr. I. - la pièce lard Frcs. 32.- le K°, Riz Frcs 14.-- le K°. Fèves ou haricots ou pois, Frcs 14 à 16. - le K°. Beurre Frcs 30.- le K°. Café Frcs 50.- le K°. Thé Frcs 125.--, sucre Frcs 12.--le K°. etc. etc.
Le pain étant sous le contrôle du Comite Hispano-Neerlandais & dans les mains du Comité National, ne peut être obtenu.
La farine blanche en contrebande coute Frcs 15.-- le K°. le froment brut Frcs 10--
Je ne parlerai pas du prix des vêtements, linge et chaussures. Toutes ces marchandises ayant été réquisitionnées par le Gouvernement Allemand, on ne peut se procureur ici que des articles de contrebande dont les prix sont horriblement élevés.
Etoffe ordinaire : 90 à 100 francs le mètre.
Linge : une chemise d'homme genre ouvrier Frcs 25 à 30 francs.
Chaussettes en laine : on n'en trouve plus.
285r

Chaussettes en coton : Frcs 15.--
souliers cuir : Frcs 150 à 200 francs.
Sabots en bois : Frcs 7 à 8.--
Sabotine (empeigne en étoffe, semelle bois) 6 à 7 frcs.
Il faudrait d' énormes sommes d'argent pour ne pouvoir presque rien distribuer aux malheureux.
B. La solution qui, à première vue, parait résoudre le problème & qui en théorie serait exacte, ne l'est plus en pratique c. à. d. l'envoi de colis venant de la Mère Patrie à ses Enfants & distribué par en organisme officiel sous le contrôle et les auspices de la Légation Royale d'Espagne celle-ci protégeant les intérêts Italiens en Belgique.
En effet, les colis arrivant d'Italie en Allemagne ou en Autriche aux camps où se trouvaient les prisonniers avant leur envoi en Belgique dans un "Commando" situé derrière le front Ouest ; de là, renvoi du camp allemand ou autrichien à ce dit "Commando". – Comme les plus malheureux de ces soldats n'ont pu résisté aux fatigues ou privations, ils sont expédies dans un lazaret à l'intérieur de la Belgique, soit-disant, pour les soigner, encore une réexpédition du "Commando" Ouest au Lazaret ! Avec la rapidité des transportes actuels il faudra 4 à 5 mois si tout marche bien pour que les intéressés reçoivent leur colis. Les vivres y contenues dans quel état seront-ils ? En cours de route, j'estime qu'il y aura des vols commis pour plus de 25% des envois .
Solution . Une solution très simple en théorie, difficile à mettre en pratique vu les difficultés inhérentes à toute initiative pendant ces temps trubles serait :
Une entente entre le Gouvernement Italien & le Gouvernement Belge représenté en pays occupé par la Comité National de Secours & d'Alimentation pour que cet organisme délivré sous le contrôle de la Légation Royale d'Espagne en Belgique, les produits nécessaires tant pour le ravitaillement des soldats italiens actuellement dans les lazarets ou hôpitaux que pour les vêtements, linges ou chaussures dont ils ont besoin.
Il serait tenu compte par le Comité National Belge des produits livrés aux Soldats Italiens, ceux-ci seraient débités au Gouvernement Italien ou un prix de revient en Belgique & la facture serait payable âpres la guerre au Comité National Belge.
Une ou deux personnes dont l'honorabilité serait reconnue, serait chargées de distribuer par lazaret ou camp (ceci est à régler avec les Autorités Allemandes), les vivres & vêtements en mains propres des chefs d'escouades commandant les soldats Italiens prisonniers. C'est le seul moyen pratique pour venir en aide efficacement & rapidement aux malheureux soldats italiens dont la situation est lamentable & exige de suite une amélioration sous peine de voir mourir à bref délai ces malheureux qui ont commis le crime d'avoir fait leur devoir en servant leur Patrie.
284r Oben rechts hds. vermutlich vom Empfänger: "Allegato N° 2 al N° 1215".284r Links mit blauem Bleistift hds. vermutlich vom Empfänger: "Morg[anti]".285r Links senkrecht hds. vermutlich vom Empfänger: "Bisognerebbe informare e interessare il Governo Italiano".
1Betreff hds. vermutlich vom Empfänger mit rotem Bleistift unterschrieben.
Empfohlene Zitierweise
Locatelli, Achille, Considérations sur les voies & moyens pour secourir les soldats italiens prisonniers détenus en Belgique. Par l'Autorité Militaire Allemande., [Brüssel] vom vor dem 25. Mai 1918, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 2674, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/2674. Letzter Zugriff am: 27.12.2024.
Online seit 20.12.2011.