Dokument-Nr. 2909
Chollet, Jean-Arthur: Note concernant les pays occupés. Cambrai, 26. Juni 1916
Une convention garantissant leur personne et leurs biens, leur religion et leur liberté individuelle, assurant le respect de leurs sentiments patriotiques et de leur honneur, a été signée à La Haye. Mais les termes en sont souvent très généraux et donnent lieu aux interprétations les plus divergentes. Les représentants officiels des nations neutres seraient tout indiqués pour veiller, au nom de leurs gouvernements, et par le moyen de leurs consuls, à l'oberservation des clauses de cette convention
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et pour en provoquer, au
besoin, une interprétation authentique. Or, ces consuls, par le fait de l'occupation,
perdent leur qualité à l'heure même où elle serait plus indispensable, puisque cette qualité
dépend d'un exéquatur que la nation qui évacue ne peut leur maintenir et que la
nation envahissante ne peut leur accorder. Ils cessent donc d'être consuls. Si, en vertu
d'une tolérance, ils peuvent encore défendre les intérêts de leurs nationaux, ils ne sont
pas admis à s'occuper de ceux des indigènes. Il y a là une lacune que les prochaines
conférences de la paix voudront sans doute examiner et combler.En attendant, les pays occupés sont privés de leurs tuteurs ou de leurs avocats naturels. Ils seraient heureux et reconnaissants si le Saint Père daignait tourner vers eux ses regards paternels et prendre en mains leurs intérêts. Ils ne doutent pas que, sur ses instances, les nations belligérantes qui ont déjà admis la visite de leurs installations de blessés et de prisonniers, n'apportent la même volonté d'accepter que des délégués du Saint Siège ou des nations neutres – toute sauvegarde légitime étant assurée aux vraies nécessités militaires – visitent les pays occupés et y recueillent librement les observations des habitants.
Jean Dr. Chollet.
Archevêque de Cambrai.