Dokument-Nr. 3350
Ludwig III. von Bayern an Benedikt XV.
Wildenwart bei München, 11. Oktober 1920

Très-Saint Père,
Pendant les longues et tristes années de guerre et d'hostilités Votre Sainteté n'a jamais cessé de S'intéresser aux demandes de ceux qui, frappés par le malheur ou un sort injuste, invoquaient Son gracieux intermédiaire.
Je peux donc espérer que Votre Sainteté me permettra de La saisir d'une affaire regardant mes enfants qui, par de mesures à craindre du côté du Gouvernement tchéquo-slovaque, sont gravement menacés dans leurs droits.
Feu la Reine Marie Thérèse, mon épouse bien aimée, a laissé à ses enfants des biens-fonds situés en Tchéquo-Slovaquie (Eivanowitz) qui lui avaient été légués par son oncle l'archiduc Ferdinand d'Autriche-Este, décédé en 1850. Les terres, ainsi que le château ont été saisis l'année passée par le Gouvernement tchéquo-slovaque. Depuis lors, tous les droits sont retenus à mes enfants, même celui de se renseigner de l'administration établie par l'Etat; on ne s'est même pas donné la peine de faire connaître aux propriétaires la raison par laquelle on a prononcé la saisie.
D'après de nouvelles informations que je reçois
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de ce pays, le Gouvernement, en outre, aurait l'intention d'exproprier entièrement et sans indemnité ces bien-fonds, comme propriété d'un membre de la famille Impériale, sans tenir compte de ce qu'il s'agit d'une propriété particulière et que les propriétaires actuels n'appartiennent pas à la famille Habsbourg. Le projet de loi contenant cette disposition se trouverait en préparation.
Les données plus précises à ce sujet sont contenues dans un mémoire rédigé par mon administration et dont je me permets d'ajouter copie sous ce pli.
Dans cette pénible situation J'ose m'adresser à la bienveillance paternelle de Votre Sainteté en La priant de vouloir bien intercéder en faveur de mes enfants afin que ce traitement évidemment injuste et illégal puisse-t-être évité.
En présentant à Votre Sainteté mes plus sincères remercîments pour le gracieux secours qu'il Lui semblera bon de me prêter dans cette affaire, j'ose Lui demander Sa Bénédiction, animé des sentiments de piété filiale avec lesquels je ne cesserai d'être
Très-Saint Père
de Votre Sainteté
le très-dévoué et obéissant fils
Louis.
Empfohlene Zitierweise
Ludwig III. von Bayern an BenediktXV. vom 11. Oktober 1920, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 3350, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/3350. Letzter Zugriff am: 24.11.2024.
Online seit 14.01.2013.