Dokument-Nr. 6979
Amette, Léon-Adolphe an Gasparri, Pietro
Paris, 05. September 1917
Ainsi que j'en ai donné l'assurance à Votre Eminence, dès la réception de Sa lettre du 15 Juillet, j'ai transmis aux Membres du Gouvernement français les observations du Très-Saint-Père relativement aux dommages causés aux églises de Trèves par les bombardements aériens, et le vif désir de Sa Sainteté que les monuments religieux soient épargnés.
On m'a donné l'assurance que les aviateurs français ont la consigne de respecter ces monuments et de ne jeter des bombes que sur les établissements militaires et sur les gares de Chemins-de-fer.
Mais il arrive inévitablement qu'ls ne peuvent pas toujours se rendre exactement compte de l'endroit où tombent leurs projectiles et qu'ainsi des églises peuvent être atteintes accidentellement.
Je suis obligé d'ajouter ce qu'on m'a fait observer en outre, savoir: 1° que ces raides aériens sur les villes ouvertes n'auraient pas lieu si les Allemands n'en avaient pas
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pris l'initiative et ne les provoquaient pas, à titre de représailles destinées à les empêcher; et 2° que les dagats [sic] causés à quelques églises allemandes ne sauraient se comparer à la destruction systématique que nos ennemis ont accomplie des cathédrales d'Arras, de Soisson, de St. Quentin, et aux coups qu'ils continuent de porter à la cathédrale de Reims, sans aucune nécessité militaire, ainsi que me l'affirmait encore, il y a quelques jours, le vénéré Cardinal Luçon.Je prie Votre Eminence de daigner agréer l'hommage de ma profonde vénération
De Votre Eminence Révérendissime
Le très-humble et très dévoué
Serviteur + Léon Art. Card. Amette
Archev. de Paris.