Dokument-Nr. 3989

[d'Hossche, Modeste]: Note, vor dem 20. Juli 1917

Les ouvriers belges on été dirigés sur six camps parmi lesquels celui de Soltau. Dès leur arrivée dans ce camp, les autorités militaires ont engagé les ouvriers à signer un contrat de travail. Sauf de très rares exceptions, tous ont refusé. L'aumônier catholique allemand, dans son sermon du dimanche a également engagé ces malheureux à signer un contrat de travail, mais il a été hué. Après cet insuccès, les ouvriers ont été pour la plus grande partie dirigés sur des petits camps dépendant de Soltau ; Konigsmoor, Teufelsmoor, Lichtenhorst etc. Défense fut faite aux commandants de ces dépendances de permettre aux soldats qui s'y trouvaient de donner un supplément de nourriture à leurs malheureux compatriotes. Or la nourriture que donnait l'autorité militaire était tellement insuffisante qu'au bout de quelques jours plusieurs ouvriers tombaient de faiblesse. Bientôt les infirmeries furent bondées et on dut se décoder à envoyer les plus malades au lazaret central de Soltau. Malgré cette mesure plusieurs moururent dans les infirmeries et un certain nombre dans les baraques. Un nombre assez considérable périrent en route vers Soltau. Dans la dépendance de Lichtenhorst il y eut 39 cas de mort. Dans une seule baraque d'une dépendance, 9 hommes furent gelés en une nuit et plusieurs dizaines engourdis. A Soltau même plusieurs hommes moururent dans les baraques ou à l'infirmerie du camp des ouvriers et presque tous ceux-ci sans sacrements car le prêtre belge aumônier du camp des soldats, ne pouvait pas mettre le pied au camp des civils.
Au lazaret il y avait en moyenne 3 morts par jour pendant un mois. Le mois suivant il y en avait 4 par jour en moyenne. On a compté jusqu'à 11 morts en un seul jour.
Voyant cette mortalité effrayante, les commandants des petits camps ont décliné toute responsabilité et les ouvriers ont été les uns après les autres réexpédiés à Soltau. La nourriture du camp de Soltau était de beaucoup supérieure à celle des dépendances et cependant beaucoup des ouvriers y périrent encore de faiblesse. Finalement on augmenta la ration de 100 grammes par jour et on permit aux soldats de donner un supplément de nourriture à leurs compatriotes. À partir
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de ce moment la mortalité diminua considérablement. Beaucoup d'ouvriers furent d'ailleurs renvoyés en Belgique.
Il est à remarquer qu'il n'y a pas eu d'épidémies. Au dessus des lits des malades se trouvait presque partout "Herzenschwache", "allgemein Schwache". Il y avait également un assez grand nombre de pneumonies et des pleurésies. Les médecins n'étaient pas mauvais. Le chirurgien était même un homme de cœur, mais tous ces messieurs étaient manifestement découragés par leur impuissance. Ils n'avaient ni nourriture convenable ni médicaments pour leurs malades. Des pauvres malheureux qui ne pesaient certainement plus qu'une trentaine de kilos recevaient du pain noir et une soupe grassière.
Comme la chapelle ou l'aumônier belge pouvait officier se trouvait au camp des soldats les corps des ouvriers morts devaient passer de la morgue au camp des militaires. Mais comme ces longues files de cercueils émotionnaient les soldats, au bout d'un mois l'autorité défendit de porter les corps à la chapelle ; on les porta alors de la morgue au cimetière.
Tout à coup au milieu de ces misères (il y avait 500 malades au lazaret, 4 morts à la morgue et 3 moribonds venaient d'être administés) l'aumônier catholique belge dut quitter brusquement le camp sans aucun motif. L'immense camp resta sans prêtre ! Il y avait bien deux aumôniers allemande qui habitaient la ville de Soltau à 5 kil. du camp, mais ces messieurs voyageaient continuellement dans les dépendances et plusieurs civils moururent sans sacrements. Il n'y avait cependant pas de mauvaise volonté de la part des malades car aucun de ceux qui sont morts pendant le séjour du prêtre belge au camp n'a refusé les derniers sacrements.
Empfohlene Zitierweise
[d'Hossche, Modeste], Note vom vor dem 20. Juli 1917, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 3989, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/3989. Letzter Zugriff am: 28.04.2024.
Online seit 20.12.2011, letzte Änderung am 30.04.2012.