Dokument-Nr. 7709
Crooy, Amédée Marie Léon
an Hoppfer
Tournay, 24. November 1919
J'ai l'honneur de vous remercier, en réponse à votre lettre n. 30331 du 17 courant, d'avoir donné des ordres pour que les objets injustement enlevés dans les églises et les couvents, le 14, fussent rendues à leurs légitimes propriétaires.
Quant à la responsabilité des Curés par rapport à leurs églises, j'aurai soin de leur recommander la plus grande vigilance afin que rien de prohibé n'y soit caché.
Permettez-moi cependant, Monsieur le Général, de vous faire observer que MM. les Curés sont dans l'impossibilité de contrôler constamment tout ce que font leurs subordonnés; on ne peut pas non lus exiger, par exemple, que le Curé monte à la tour de son église chaque fois qu'on a sonné les cloches, ni qu'il visite tous les jours son église en détail pour constater si l'on n'a rien caché. D'autre part, vous n'ignorez pas, Monsieur le Général, que dans cette contrée se rencontrent souvent, parmi les ouvriers socialistes et irréligieux, des ennemis du clergés qui cacheraient volontiers des objets dans l'église dans le but d'attirer des difficultés au Curé de la paroisse.
Quoi qu'il en soit, je recommanderai à mes prêtres une surveillance très-étroite; de votre côté, j'ose compter sur votre bienveillance relativement à tout ce qui s'est présenté jusqu'ici en cette matière.
Je crois aussi de mon devoir de vous signaler encore, Monsieur le Général, combien notre population catholique a été péniblement impressionnée de la violation des tabernacles. Les règles de l'Eglise catholique défendent rigoureusement aux prêtre d'y déposer autre chose que le Très-Saint Sacrement; le Code du Droit canonique, canon 1269, est formel sur ce point. Soupçonner nos prêtres capables de manquer de ce respect élémentaire et essentiel, les forcer même à ouvrir le Saint Ciboire, ce sont choses qui ont froissé notre conscience et qui feront certainement beaucoup de peine au Saint Père si Sa Sainteté vient à les apprendre.
Veuillez agréez, Monsieur le Général, l'expression de ma considération distinguée.
(Signé) Am. M. Evêque de Tournay