Dokument-Nr. 13184

Becker, ArnoldSchlich, Johann LudgerNicolay, PeterSchellenbach, NikolausJordans, JosefLauer: Compte-rendu du but, dess<e>in1et cours du Katholikentag sarrelandais, vor dem 17. August 1923

La misère et les difficultés de circulation créés par la guerre et l'époque d'après-guerre causaient de grands empêchements à la fréquence des assemblées générales des catholiques allemands. Afin d'avoir une compensation dans ces temps de détresse extrême qui exigent plus que jamais une réconfortation morale du peuple, on a organisé des sessions plus ou moins restreintes pour les différents contrées. C'était à l'occasion d'une conférence d'hommes distingués du diocèse chez Mgr. l'Evêque Dr. Bornewasser à Trier à la fin de l'année 1922 qu'on prit la résolution d'organiser deux journées de catholiques pour le diocèse de Trier, l'une à Saarbrücken, l'autre à Coblenz.
Toutes deux ne devaient servir qu'à des desseins purement religieux: réconfortation et animation de la foi catholique, surtout parmi les hommes, et profession publique de fidélité et d'amour pour la Ste Eglise et N. S. Père le Pape.
Après que le 3 juin eut été fixé d'accord avec Msgr. l'Evêque pour Saarbrüc-
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ken, le comité local composé de laïques et de prêtres de tout le district, tint des séances préparatoires à l'assemblée à partir du 1.-IV.-1923. Conformément à l'idée prise comme base à la conférence de Trier, le comité local a soutenu et observé dans toutes ses séances le point de vue que l'assemblée des catholiques à Saarbrücken devait avoir des buts purement religieux et ecclésiastiques à l'exclusion absolue de toute manifestation politique (voir les journaux de fête ci-joints et surtout l'appel du comité local ainsi que l'article de M. le Docteur Schlich, exposant les devoirs de la session des catholiques).
Quinze jours avant l'assemblée, le doyen de Saarbrücken, Msgr. le prélat Eschelmeyer, président d'honneur de la journée des catholiques, développa le même point de vue devant Msgr. l'Evêque de Trier et obtint un consentement formel de Sa Grandeur. Pour cette raison et afin d'éviter le moindre scandale, en renonça à ce que Msgr. le prélat Dr. Kaas parla à Saarbrücken quoiqu'il eût été engagé comme orateur. Etant membre fort connu du Reichstag on aurait pu le suspecter come personnalité politique.
Conformément aux intentions et aux préparations la journée des catholiques montra dans tout son cours un caractère purement religieux et ecclésiastique. Le matin des communions très nombreuses furent distribuées dans toutes les églises auxquelles les hommes participèrent en très grand nombre. Des messes pontificales avec sermon furent célébrées dans deux églises principales
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par Msgr. Dr. Sebastian, évêque de Speyer, et Msgr. l'Evêque auxiliaire de Trier, Dr. Mönch, tandis que Msgr. l'Evêque de Trier célébra solennellement la pose de la pierre fondamental de la nouvelle église St. Michel. C'est en souvenir reconnaissant de l'Evêque défunt, Michael Felix, à jamais inoubliable à la population catholique de la Sarre, que l'église reçut le nom de St. Michel.
Pendant le cortège comprenant plus de 75.000 hommes et adolescents de tous lieux et de tous rangs, défilant pendant plus de 2 heures et demie en rendant hommage aux évêques installés sur une tribune devant l'Hôtel de ville, aucun chant allemand ne fut chanté ni joué, quoique plus de 100 orchestres fussent dans le cortège. Les 500 drapeaux avaient tous un caractère religieux, pas un seul un caractère national.
Conformément aux instructions de la commission d'orateurs ce n'étaient que des sujets religieux, moraux et ecclésiastiques qui furent traités dans les réunions publiques. On avait fixé les idées directrices suivantes:
Pour les 5 réunions de la jeunesse:
Les devoirs de la jeunesse et les temps actuels.
Amis et ennemis sur le chemin de la vie du jeune homme.
Liberté et autorité.
Le drapeau du Christ.
Les 9 grandes assemblées des hommes
Siégeaient sous une double devise: "La paix du Christ dans le règne du Christ" et "Les
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régénérateurs de l'humanité: la famille, l'église, l'école". – Voici les sujets qui y furent traités en particulier.
La religion comme base de l'éducation en famille et à l'école. Profession de foi courageuse et joyeuse de l'homme catholique.
Ce que nous devons à la St. Eglise et comment nous prouvons notre reconnaissance.
La déchristianisation de nos jours et l'homme catholique.
L'amour pour la religion et pour l'Eglise.
Catholicisme et civilisation.
Catholicisme et reconstruction.
Esprit de foi et amour de la foi.
L'Église et l'école.
Nos anciens idéals et les temps modernes.
Aux 8 réunions des femmes on développa les devises suivantes:
La charité de l'église et la femme dans la famille et dans les œuvres de charité.
Position de la femme dans la foi et dans l'incrédulité.
La Mère de Dieu, image idéale de la femme et de la mère.
Ainsi la religion, la foi et l'Eglise étaient la base, de même que la fidélité et l'amour pour la foi et pour l'Église étaient le but de toutes les conférences faites à la journée des catholiques. Toutes les idées profanes et politiques avaient été évitées soigneusement.
Si la presse étrangère, incapable de comprendre les sentiments des catholiques sarrelandais, veut interpréter comme un acte politique l'aveu de fidé-
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lité aux diocèses de Speyer et de Trier, avec lesquels les Sarrelandais sont unis de cœur depuis l'introduction du christianisme, cela contredit la vérité et la justice. La présence de nos pasteurs vénérés de Trier et de Speyer, le service solennel de nos évêques, leurs aimables paroles paternelles éveillaient spontanément dans les cœurs des catholiques sarrelandais, la plupart fidèles enfants de l'Eglise, des sentiments d'amour et de fidélité et donnaient aux réunions une expression naturelle et puissante. C'est une chose sainte qui nous tient au cœur à nous autres catholiques de la Sarre, mais nullement une affaire politique!
La fidélité aux évêques, qui leur ont imposé les mains, l'amour des pasteurs qui les conduisent avec une sollicitude paternelle dans les voies du salut, sont considérés comme un devoir de conscience et non une affaire de politique par le clergé sarrelandais et les fidèles qui lui sont unis depuis des siècles en temps de joie et de douleur.
Il est regrettable que ce ne soient que ceux qui mêlent si souvent la politique et la religion et qui ne se servent assez souvent de la religion et de l'Église que de moyen pour leurs desseins politiques, qui y voient un acte politique. C'est justement parce que les catholiques de la Sarre avaient appris par les journaux français et par des catholiques français que la séparation de la Sarre des ses diocèses, nullement fondée sur le Traité de
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Versailles, devait se faire non pour des raisons religieuses mais essentiellement politiques, que ces catholiques sarrelandais donnaient spontanément et publiquement expression à leur conviction religieuse, surtout parce qu'ils prévoient les suites les plus funestes pour la vie religieuse et la charge d'âmes de ces mesures prises nullement dans l'intérêt religieux et ecclésiastique, mais uniquement dans l'intérêt d'une politique étrangère.
Celui-là seul qui ne peut sentir psychologiquement le fait vraiment magnifique d'une réunion de plus de 75.000 hommes groupés autour de leurs évêques uniquement pour cause religieuse, celui-là seul peut attribuer une note politique à cette réunion religieuse et à ce cortège qui devait s'avancer d'un pas d'homme et non de manière de procession, vu le nombre qui y prit part.
Amis et ennemis du district de la Sarre eurent la ferme conviction que la session des catholiques sarrelandais fut un arrangement religieux et ecclésiastique, nullement politique. Aucune idée ni politique, ni sociale, ni économique aurait suffi pour réunir 75.000 hommes autour de leurs pasteurs et guides envoyés par Dieu; l'idée religieuse seule en était capable.
En 6 à 8 semaines le compte-rendu imprimé de la journée des catholiques va paraître en forme de livre. Il contiendra toutes les résolutions, les arrangements pris et les discours pro-
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noncés. Un examen objectif prouvera que toutes les interprétations défavorables et tous les malentendus sont insoutenables et dénués du fond.
La Direction du Comité local et les présidents des séances publiques du Katholikentag sarrelandais.
Arnold Becker, négociant en gros, 1ier président du Comité local.
Dr. Schlich, curé de Saarbrücken 1, président de la Commission d'orateurs.
Nicolay, curé-doyen de Völklingen.
Schellenbach, curé de Saarbrücken 5.
Dr. Jordans, médecin.
Lauer, juge.
Diese Denkschrift wurde als Anlage zum Schreiben des Trierer Bischofs Bornewasser (Dokument Nr. 9877) versendet.
1Hds. korrigiert vermutlich von Franz Rudolf Bornewasser.
Empfohlene Zitierweise
Becker, Arnold, Compte-rendu du but, dess<e>inet cours du Katholikentag sarrelandais vom vor dem 17. August 1923, Anlage, in: 'Kritische Online-Edition der Nuntiaturberichte Eugenio Pacellis (1917-1929)', Dokument Nr. 13184, URL: www.pacelli-edition.de/Dokument/13184. Letzter Zugriff am: 27.11.2024.
Online seit 24.10.2013, letzte Änderung am 18.09.2015.